Qu'est-ce qu'un paysan?

Le dictionnaire Littré le définit ainsi : homme, femme de campagne.

Ainsi, tous les Écochois seraient des paysans.

Un autre dictionnaire, le Hachette donne une définition plus restrictive : personne de la campagne qui vit du travail de la terre.

Autrement dit agriculteur?

Jadis, à Écoche le terme employé était plutôt cultivateur.

Paysan a eu parfois un sens péjoratif. Mais certains dès les années 1960 ont revendiqué ce terme de paysans, même si le sociologue Mendras annonça la fin des paysans dans un ouvrage célèbre.

Quoi qu'il en soit, la condition de paysan a bien changé et reste extrêmement diverse. Le grand exploitant céréalier de Champagne ne peut assurément être qualifié de paysan. Mais dans le département de la Loire un journal qui veut s'adresser à tous les agriculteurs du département s'intitule depuis plus de 50 ans Paysans de la Loire . http://www.paysansdelaloire.fr/

On peut donc dire que les agriculteurs d'Écoche sont des paysans, c'est-à-dire des exploitants agricoles soucieux du territoire dans lequel ils travaillent et vivent.

Ils ne sont plus très nombreux, moins d'une dizaine résidant sur la commune ; d'autres agriculteurs viennent de communes voisines pour exploiter quelques parcelles.

Les photographies que l'on trouve sur ce site montrent des paysages qui doivent tout ou presque à l'activité agricole, par exemple à la rubrique haies ou  géographie/activités  ou encore  à vaches


Une réflexion assez intéressante parue dans le mensuel CQFD de mars 2018 ( lien vers leur site ci-dessous ) sous le titre "Reprendre la clé des champs".  Contribution avec laquelle sans doute tout le monde n'est pas d'accord mais qui contient des éléments à même de faire réfléchir...

 L’agriculture, une aventure collective ». Tel était le thème du Salon de l’agriculture 2018, qui s’achève en ce début de mois de mars. Celles et ceux qui ont décidé de faire de l’agriculture leur métier n’ont pourtant jamais été aussi seuls. Et de moins en moins nombreux. En cinquante ans, la France a perdu plus de trois millions de paysans. Et chaque semaine, deux cents fermes mettent la clé sous la porte. Depuis la libéralisation du marché agricole planétaire lancée dans les années 1990, la course à la productivité fait des ravages, éliminant brutalement ceux qui ne parviennent (ou ne veulent) pas s’adapter aux injonctions du système agro-industriel. D’où un phénomène de concentration massif, qui voit les riches agro-businessmen, nouveaux seigneurs des campagnes, accaparer les terres agricoles et les fermes.

L’agriculture répond à notre besoin primaire le plus élémentaire : se nourrir. En ce sens, elle est la tête de pont d’un capitalisme toujours plus empressé à nous déposséder de nos moyens de subsistance. Après la privatisation des terres à partir du XVIIIe siècle [1], l’exode rural et la mécanisation des campagnes, puis le culte du progrès technique et de la productivité à outrance durant les Trente Glorieuses, l’agriculture est entrée dans une nouvelle phase d’industrialisation. Macron ne s’y trompait guère quand, lors de la traditionnelle visite présidentielle au Salon de l’agriculture le 24 février, il déclarait : « L’agriculture française est une terre de conquête. »

De « conquête » et d’argent, surtout : pour les acteurs de l’agro-industrie, il y a un sacré paquet de blé à la clé. Avec la privatisation du vivant via la certification des semences ou grâce aux OGM. Avec la normalisation des pratiques agricoles en procédures industrielles. Et avec la robotisation. Pour les agriculteurs, par contre, ces « conquêtes » sont d’abord synonymes de précarisation des conditions de travail : en 2017, 30 % des agriculteurs français gagnaient moins de 354 € par mois [2] – ils n’étaient que 18 % dans cette situation en 2014…

La Faucheuse est dans le pré

Cette industrialisation à marche forcée se traduit dans nos campagnes par un désastre social sans précédent. Les agriculteurs se retrouvent englués dans des logiques d’endettement, provoquées par la nécessité d’investir en permanence pour rester compétitif.

Ils sont aussi soumis à des contrôles administratifs de plus en plus intrusifs. Et stigmatisés comme des « ploucs » maltraitant leurs animaux. Bref, les paysans français vont mal : deux d’entre eux se suicident chaque jour (soit trois fois plus que pour les autres professions).

En ce qui concerne l’environnement, le tableau n’est guère plus reluisant : malgré les incantations étatiques louant l’agro-écologie, la consommation de pesticides ne cesse de croître [3]. L’été 2017 a ainsi connu un nouveau record de prolifération des algues vertes, à cause de l’agriculture intensive bretonne. Et les empires agroalimentaires n’hésitent pas à mettre en danger la santé des consommateurs pour sauvegarder leurs marges bénéficiaires – la récente contamination à la salmonelle de produits infantiles de Lactalis en est une parfaite illustration.

Terreau de luttes

Mais face à ce rouleau compresseur, à l’aseptisation de nos campagnes comme de nos assiettes, des paysans et paysannes s’organisent et luttent : résistance collective face aux services de l’État, occupations de terres, entraide mutuelle à rebours des discours syndicalistes dominants, expérimentations sociales et agricoles en marge du système industriel. Des bergers rétifs au puçage électronique de leurs moutons jusqu’aux squatteurs de terres à Notre-Dame-des-Landes, le paysan s’affirme de plus en plus comme une figure subversive face au libéralisme mortifère. À l’heure de la mobilité permanente, des start-up de l’e-business et de l’ubérisation du travail, « travailler la terre » est en passe de devenir un geste singulier dans le paysage capitaliste.

En nourrissant un imaginaire politique empreint d’autonomie alimentaire, en posant les bases de nouvelles solidarités entre rebelles des champs et contestataires des villes, les paysans invitent à enterrer nos vies administrées et à reprendre la clé des champs. Bien loin des travées du Salon de l’agriculture, voilà où réside la vraie « aventure collective ». Mickaël Correia



Pour réduire l'endettement lié à la surmécanisation de chaque exploitation, les agriculteurs d'Écoche se sont organisés en CUMA

Relevé sur la page internet societe.com

 



Un dossier dans Libération  du 15 octobre 2017 sur :

Cheffes d’exploitation, conjointes-collaboratrices… Ces «invisibles» au statut souvent précaire devraient être les premières à bénéficier du futur congé maternité unique.

 

A lire sur : http://www.liberation.fr/france/2017/10/15/paroles-d-agricultrices-les-femmes-veulent-prendre-les-cles-des-champs_1603302


Dans le Pays Roannais du 10 août 2017 :

Lætitia Plassard  (agricultrice à Écoche, hameau Barnay) est présidente, pour le nord du département, du service de remplacement agricole de la Loire. Une structure qu’elle connaît bien pour avoir été elle-même remplaçante, il y a vingt ans.

De très précieux remplaçants agricoles «Le service de remplacement s'est départementalisé en 2009. Avant il tournait avec des bénévoles, mais ceux-ci s'essoufflaient », explique Lætitia Plassard, agricultrice installée à Écoche, avec son mari. « Les études c'est bien, mais c'est sur le terrain que ça se passe ! » Aujourd'hui la structure, basée à Feurs, « au centre du département », semble avoir pris sa vitesse de croisère, même si « c'est plus compliqué de trouver des remplaçants qu'avant. »

Autre forme d'association agricole, le GAEC comme celui de Barnaye au  lieu dit Barnay à Écoche.



Joli champ de blé le long de la route du Cergne en juin 2018 (en-dessous du Cret-Loup)