Le cimetière est un lieu présent dans toute commune. C'est un service offert à tous puisque, comme le dit l'adage, "la vie est une maladie systématiquement mortelle". Visiter le cimetière d'Écoche c'est donc un peu retrouver les traces d'anciens habitants, parfois les honorer quand ils restent présents dans nos mémoires.

Notre cimetière est situé un peu à l'écart à environ 200 m de la place centrale, paisible et entouré de prairies. Un parking facilement accessible ne donne aucune excuse pour ne pas le visiter. Grâce aux employés municipaux il est particulièrement bien entretenu

On peut méditer cet extrait du livre de Philippe Ariès Essais sur l'histoire de la mort en Occident du Moyen Age à nos jours.

"...Il est certain que le culte des tombeaux a diminué : les administrations qui ont toujours, dès le milieu du XIXème siècle au moins, lutté tant qu'elles pouvaient contre l'encombrement des morts, profite d'une indifférence nouvelle pour récupérer les tombes abandonnées... les vieilles tombes -véritable musée- sont menacées par les petits écriteaux, prévus par l'enquête publique, qui annoncent leur prochaine destruction. Il y a cinquante ans [Ariès écrit cela en mars 1972, donc aujourd'hui on dirait il y a 95 ans] on n'aurait pas osé, on aurait craint les réactions de l'opinion. La sensibilité à l'égard des cimetières et des morts s'est émoussée..."


Il n'y a pas eu de sépulture dans cette tombe (le long du mur nord) depuis 1921. Mais n'est-ce pas émouvant de voir rappeler le nom d'Étienne Poizat né au XVIIIème siècle! qui était-il? Où demeurait-il? quelle fut sa vie durant ces 95 ans (presqu'un centenaire!)?


Certaines perpétuent le souvenir d'anciens combattants (ci-contre).

L'abbé Larue était d'une famille du bourg, grand intellectuel et résistant lyonnais, torturé à Montluc puis fusillé en 1944.

Claudius Démurger était d'une famille de Lardillat mort dans les premiers jours de la guerre de 14, dans les Vosges.




 

La légèreté des anciennes croix contraste avec la lourdeur austère des monuments en granit standardisés d'aujourd'hui.


Coin sud-est au soleil couchant

Époux inséparables (à droite en entrant quelques tombes plus bas)



Coeurs d'autrefois...à terre (haut de l'allée ouest, à gauche en montant)



Jusqu'en 1850 le cimetière se trouvait autour de l'église (une partie ci-dessus) ; la plupart des tombes furent transférées dans le nouveau cimetière ; mais le curé Puillet (mort en 1871) dut encore choisir de reposer auprès de "son" église : la stèle de sa tombe était encore visible en 1990.

Depuis quelques années, le long du mur nord, un jardin du souvenir.